Les femmes et l’investissement
Même si l’on constate des avancées notables dans le domaine de l’égalité entre hommes et femmes, certains secteurs peinent encore à s’adapter. La finance comme l’investissement sont de ceux-là. Surtout lorsque l’on se trouve dans la peau d’une « investisseuse ». À l’heure où l’indépendance économique est devenue un impératif pour les femmes, la légitimité de celles-ci ne va toujours pas de soi quand il s’agit de gérer son propre argent. La faute à des clichés tenaces.

Ce qui change
La croyance selon laquelle les femmes seraient moins douées que les hommes pour la finance a la dent dure. Et pourtant ! Elles sont de plus en plus nombreuses aujourd’hui à prendre en main la gestion de leurs affaires. L’évolution de la société explique en partie ce changement. Les femmes sont aussi toujours plus nombreuses à être actives sur le marché du travail. Elles souhaitent en conséquence garder la maîtrise de leur argent pour pouvoir conserver leur pouvoir de décision, gérer leur vie ou encore planifier leur retraite. Le divorce – qui touche plus d’un mariage sur deux en Suisse – pèse également lourd dans la balance. Les difficultés qu’il entraîne encouragent un grand nombre de femmes à gérer elles-mêmes leurs finances.
Ce qui ne change pas
Malgré l’embellie, certains phénomènes demeurent endémiques. En Europe comme ailleurs, les femmes sont encore aujourd’hui – et de beaucoup – moins bien payées que les hommes. Elles perçoivent 19 % de moins que leurs homologues masculins en Suisse selon une enquête sur la structure des salaires de l’Office fédéral de la statistique datant de 2018 . Leurs carrières sont aussi plus irrégulières – congé maternité oblige – et le choix du temps partiel est plus fréquent chez les femmes que chez les hommes. En plus d’être cumulatifs, ces écarts s’accentuent avec le temps, ce qui n’est pas sans conséquence. Cela représente même un handicap certain au moment de la retraite.
Ce qui doit changer
Même si les choses évoluent, les femmes continuent à croire que les hommes bénéficient en moyenne d’une meilleure connaissance en matière financière. Cette perception induit un manque de confiance et les conduit à investir une part plus faible de leur patrimoine. Outre les différences en termes d’accumulation de richesse et de revenus qui impactent la capacité des femmes à épargner et à investir, plusieurs enquêtes révèlent également que les femmes et les hommes se comportent différemment, que ce soit en matière de stratégie d’investissement ou d’épargne. Il en ressort que les femmes investissent une moindre proportion de leur patrimoine : 21 % contre 29 % en moyenne pour les hommes. Et lorsque les femmes reçoivent une importante somme d’argent – comme un héritage ou le fruit d’une vente immobilière –, elles sont beaucoup moins enclines à vouloir investir dans les marchés financiers, 24 % pour elles contre 42 % pour les hommes .
[1] https://divorce.ch/nos-dossiers/informations-generales/statistiques-divorces-suisse/ [2] https://www.ebg.admin.ch/ebg/fr/home/themes/travail/egalite-salariale/bases/chiffres-et-faits.html [3] enquête ING International Survey

Pourquoi placer son argent ?
Investir est une manière de construire son avenir financier à long terme. Si la répartition de ses investissements constitue un élément important de la démarche, commencer à investir tôt – et de façon consistante – est le meilleur moyen de construire un portefeuille performant sur la durée. C’est une étape indispensable pour se protéger contre l’inflation ou encore de la diminution des rentes de retraite qui nous guette. Voilà pourquoi l’investissement nous concerne toutes et tous.
Dans ce cadre, s’il est bien sûr capital d’aller vers toujours plus d’égalité, il est également essentiel de travailler à la sensibilisation et à la levée des freins à l’investissement pour que chacun et chacune puisse tirer le meilleur parti de ses actifs à long terme. Il existe pour cela des conseillers financiers – et des conseillères financières – qui permettent de mieux comprendre le fonctionnement des marchés, mais aussi d’optimiser ses investissements. Cette aide peut s’avérer également précieuse lorsqu’il s’agit de planifier sa retraite, de gérer ses problématiques fiscales et successorales ou encore d’établir un programme financier adapté à tous ses projets de vie. Il n’y a donc pas besoin d’être un homme pour s’intéresser à son futur.
Vous aimerez aussi
Quel impact les cycles économiques ont-ils sur les marchés financiers ?
Les cycles économiques, véritables oscillations de l'activité économique, sont au cœur de la dynamique des marchés financiers.
Point sur les Marchés – Juin 2025
Le mois de mai a été marqué par une désescalade majeure des tensions commerciales, avec notamment une trêve de 90 jours sur les droits de douane entre les États-Unis et la Chine, ainsi que l’accord commercial entre le Royaume-Uni et les États-Unis.
Rente ou capital, le dilemme du futur retraité
Lorsque l'heure de la retraite sonne, une des décisions les plus importantes pour les retraités en Suisse est de choisir entre percevoir leur deuxième pilier sous forme de capital unique ou de rente.