Les obligations en 10 points

À celles et ceux qui cherchent à en savoir plus sur les obligations, vous trouverez dans cet article les bases pour mieux comprendre ce que recouvre cette classe d’actifs ainsi que les facteurs influant sur son cours. Et si les mécanismes décrits ici peuvent vous sembler complexes à première vue, rassurez-vous ! Le monde des obligations demeure tout à fait compréhensible, même pour les plus novices en finance. Mais commençons par le commencement !

1. Définition

Une obligation est un prêt auquel un investisseur consent en achetant un titre à un émetteur – une entité publique ou une entreprise privée – pour une période donnée. En échange de l’argent prêté, l’émetteur s’engage à rembourser le capital à une date future prédéterminée, tout en versant des intérêts réguliers au détenteur de l’obligation. Ce versement périodique (dit coupon) représente le taux d’intérêt fixe convenu au moment de l’émission de l’obligation. Il est exprimé en pourcentage de sa valeur nominale, et non pas avec son prix de quotation du jour.

2. Obligations vs actions

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On oppose souvent les obligations aux actions. Les actions ne représentent pas un prêt, mais une part de propriété dans une entreprise, ce qui confère à leurs détenteurs le droit de participer à ses bénéfices et ses décisions. Ces investissements sont souvent considérés comme plus volatils, mais offrent un potentiel de rendement élevé à long terme. Les obligations sont en revanche jugées moins risquées, mais présentent une source de revenu plus stable.

Malgré leurs différences, actions et obligations font figure d’actifs traditionnels dans le monde de l’investissement. Et ces titres occupent souvent une bonne part dans la construction d’un portefeuille, car ils participent à sa diversification.

3. Catégories

Pour une compréhension plus complète des obligations, voici les deux principaux types de titres auxquels un investisseur peut souscrire :

    • Les obligations d’État : celles-ci émanent des gouvernements nationaux et sont souvent considérées comme des valeurs refuges en raison de leur stabilité perçue.
    • Les obligations d’entreprise : celles-ci sont émises par des entités du secteur privé, allant des grandes multinationales aux petites entreprises locales, chacune cherchant à mobiliser des fonds pour des besoins spécifiques.

Il existe évidemment beaucoup plus de types d’obligations telles que les obligations convertibles, perpétuelles, à coupon zéro,….

4. Le rendement à maturité (YTM)

Contrairement au coupon qui est le taux d’intérêt fixe périodique payé par l’émetteur à l’investisseur, le rendement à maturité (YTM) représente le rendement total prévu si l’obligation est détenue jusqu’à sa date d’échéance. Il prend en compte le prix de l’obligation, le coupon et la durée de vie de l’obligation. Il est un indicateur crucial puisqu’il représente le rendement total attendu au moment de l’achat.

Prenons l’exemple d’un investisseur qui achète une obligation 3% Apple 2029, avec un prix d’achat à 90. Celle-ci offre donc un coupon de 3% et dispose d’une durée de vie de 5 ans.

Partant du principe que l’obligation sera remboursée à 100 à l’échéance, le calcul rapide pour estimer le rendement annuel attendu serait d’additionner le coupon annuel (3%) à la différence entre le prix d’achat et le prix de remboursement divisé par le nombre d’années restantes (100-90)/5. Le YTM espéré serait donc supérieur à 5% alors que le coupon est uniquement de 3%.

D’autres éléments entre en compte dans le calcul, mais par soucis de compréhension, nous avons décidé de simplifier ce dernier.

5. Le rating

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Tout aussi crucial, le rating attribué à une obligation par des agences de notation telles que Standard & Poor’s, Moody’s ou encore Fitch, renseigne sur la qualité du crédit tout en évaluant la solvabilité des émetteurs. Plus le rating est élevé (AAA), plus grande est la confiance dans la capacité de l’émetteur à rembourser ses dettes. Un rating bas (CC à D) suggère un niveau de risque plus élevé.

Evidemment, plus le Rating est négatif, plus le rendement proposé sera important.

La différence entre Investment grade et Non-Investment grade (High Yield) est donc un facteur extrêmement important dans le choix d’une obligation. Aujourd’hui, dans le cadre de la recherche d’optimiser le ratio risque/rendement, nous considérons que la différence de rendement entre les obligations dites High Yield et celles dites Investment grade n’est pas suffisante pour le risque prit et préférons opter pour des obligations de très bonnes qualités.

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6. La séniorité

La séniorité dans le domaine des obligations est un principe essentiel qui établit l’ordre de priorité dans lequel les créanciers seront remboursés en cas de défaut de paiement de l’émetteur. Cette hiérarchie vise à protéger les intérêts des investisseurs et à déterminer qui a le droit de recevoir des remboursements en premier en cas de faillite par exemple.

Les obligations seniors: celles-ci occupent le rang le plus élevé dans la hiérarchie de la séniorité. Leurs détenteurs verront leur capital et leurs intérêts remboursés en priorité. Si ce privilège offre une certaine sécurité, les obligations seniors ont généralement des rendements plus bas que ceux des obligations subordonnées, dont le niveau de risque est plus élevé.

Les obligations subordonnées: celles-ci sont situées plus bas dans la hiérarchie. En cas de difficultés financières, les détenteurs d’obligations subordonnées ne seront remboursés qu’après les autres créanciers. Cela signifie un risque accru et la possibilité de ne pas récupérer tout ou partie de son capital.

La séniorité contribue à informer les investisseurs sur le niveau de risque associé à une obligation spécifique et guide leurs décisions d’investissement en fonction de leurs préférences en matière de rendement et de tolérance au risque.

7. Les risques

Comme tout placement financier, investir dans des obligations n’est pas dénué de risques. Les variations de taux peuvent influencer la valeur des obligations (risque de taux d’intérêt), la solvabilité de l’émetteur peut également être un facteur de risque (risque de crédit), et enfin, citons encore la fluctuation des marchés et l’inflation.

8. Les taux d’intérêt

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La relation entre les taux d’intérêt et la valeur des obligations est inverse. Cela signifie que l’évolution des taux d’intérêt a un impact significatif sur la valeur marchande des obligations.

Montée des taux : lorsque les taux d’intérêt augmentent, les nouvelles émissions d’obligations offrent généralement des rendements plus élevés. Les obligations plus anciennes, émises à des taux plus bas, deviennent donc moins attractives. En conséquence, la valeur marchande des obligations existantes diminue, car les investisseurs exigent des rendements plus élevés pour compenser la hausse des taux.

Baisse des taux : Lorsque les taux d’intérêt baissent, les obligations existantes avec des taux plus élevés deviennent plus attrayantes, car elles offrent des rendements plus élevés que les nouvelles émissions. Les investisseurs sont donc prêts à payer une prime pour détenir des obligations avec des taux plus élevés, ce qui fait augmenter leur valeur marchande. En cas de baisse des taux, les obligations à taux fixe peuvent également bénéficier d’une hausse de valeur.

9. La maturité

La maturité d’une obligation est la date à laquelle l’obligation va être remboursée. On parle également de duration pour indiquer l’intervalle de temps restant jusqu’à cette échéance, c’est-à-dire le moment où le capital initialement investi est remboursé à l’investisseur.

Dans ce cadre, les obligations possédant une maturité à court terme sont moins sensibles aux fluctuations des taux d’intérêt, car leur période d’échéance est plus courte. Cependant, elles peuvent être réinvesties à des taux plus bas en cas de baisse des taux. Les obligations à long terme sont plus sensibles aux changements des taux d’intérêt, car les investisseurs sont liés à des rendements fixes pendant une période prolongée. En cas de hausse des taux, la dépréciation potentielle de ces obligations peut être plus importante.

10. Conclusion

Les obligations jouent un rôle fondamental dans la diversification des portefeuilles d’investissement, offrant une stabilité et des rendements prévisibles, ce qui peut être considéré comme un atout pour les investisseurs les plus prudents. Dans ce cadre, les notations sont un bon guide dans l’évaluation du risque, tandis que le rendement à maturité (YTM) offre une perspective complète sur le rendement potentiel de l’investissement. Comprendre ces concepts est nécessaire pour maximiser les avantages des obligations dans un portefeuille.

D’autant plus nécessaire qu’aujourd’hui, les rendements des obligations ont enfin retrouvé des niveaux offrant des opportunités de revenus tangibles. Avec une diminution de l’inflation, le moment actuel ouvre des perspectives de performance pour les portefeuilles d’obligations traditionnelles, en prévision de possibles baisses de taux.

En effet, les investisseurs ont maintenant la possibilité de sécuriser et de profiter de revenus substantiels, non seulement dans le domaine spéculatif, mais également au sein du segment d’investissement de qualité du marché des obligations. Cette perspective est particulièrement intéressante, car la tendance pourrait se maintenir de manière durable.

Aurélien Guzzo

Executive Director

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