La Suisse est-elle toujours aussi attractive en matière d’investissement ?

Les crises se suivent et pourtant, la Suisse continue à faire preuve d’une extraordinaire résilience. Subprimes en 2008, taux plancher en 2015, pandémie en 2020, comment le pays réussit-il – malgré les vents contraires – à rester aux avant-postes dans la course au PIB par habitant ? Et où trouve-t-il les ressources nécessaires pour relancer la machine lorsqu’elle se grippe ? Retour sur les clés du succès helvétique.

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L’atout d’une fiscalité fonctionnelle

D’aucuns diront : « La fiscalité, c’est l’État ». Elle en est en tout cas le fondement. En effet, sans impôt, comment les structures publiques pourraient-elles répondre aux besoins les plus élémentaires de la population ? En Suisse, la question ne se pose pas, car la fiscalité y est tout à fait fonctionnelle. En effet, le système est structuré de manière à assurer la mise en place d’un environnement particulièrement efficient pour les citoyens et les entreprises. Ces dernières bénéficient également d’une réglementation souple et d’un régime attractif.

L’éducation à la base du développement

Le niveau de l’éducation publique est également un élément fondamental puisque la Suisse peut offrir à sa jeunesse des formations solides. Le pays possède par ailleurs des universités renommées. Cinq d’entre elles figuraient dans le top 100 en 2021 selon le cabinet indépendant Shanghai Ranking Consultancy. En parallèle, la Suisse propose un système unique d’apprentissage qui permet aux adolescents ne pouvant accéder aux études d’apprendre un métier par la pratique et d’être accompagnés par des professionnels reconnus dans le but d’obtenir une certification de haute qualité.

Une situation privilégiée pour les investisseurs

De leur côté, les investissements étrangers participent fortement à la croissance et à la prospérité de la Suisse. La sécurité politique du pays, son sens de l’innovation, son environnement technologique et la qualité de vie qui y est proposée sont des critères régulièrement mis en avant en termes d’attractivité. Autre argument de taille, le pays est perçu comme peu enclin à la corruption. Il figure notamment dans le top 10 des nations les moins corrompues selon une enquête d’Organisation Transparency International.

L’économie sous la loupe

L’État quant à lui veille à sauvegarder les intérêts de l’économie nationale et contribue, avec le secteur privé, à la prospérité et à la sécurité économique de la nation. Ce principe est d’ailleurs inscrit dans la Constitution fédérale (art. 94 Cst.). La structure du paysage économique participe également à cette dynamique positive. Dans ce cadre, même si les services constituent plus des deux tiers du PIB helvétique, près des 25 % proviennent de l’industrie dont la grande majorité est composée de petites et moyennes entreprises employant moins de 250 personnes.

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Le franc fort, une arme à double tranchant

Profitant d’un environnement favorable, les entreprises suisses doivent faire néanmoins face à un certain nombre d’écueils, dont un majeur, la robustesse de la monnaie nationale. Un désavantage dans un contexte basé sur l’industrie d’exportation. Et pourtant, la Suisse présente depuis plus de 10 ans un excédent commercial… En se plongeant dans la mécanique qui lui permet de conserver ce solde excédentaire, un élément est au centre de cette réussite : la résilience de ses industries.

Dans ce cadre, s’il est bien sûr capital d’aller vers toujours plus d’égalité, il est également essentiel de travailler à la sensibilisation et à la levée des freins à l’investissement pour que chacun et chacune puisse tirer le meilleur parti de ses actifs à long terme. Il existe pour cela des conseillers financiers – et des conseillères financières – qui permettent de mieux comprendre le fonctionnement des marchés, mais aussi d’optimiser ses investissements. Cette aide peut s’avérer également précieuse lorsqu’il s’agit de planifier sa retraite, de gérer ses problématiques fiscales et successorales ou encore d’établir un programme financier adapté à tous ses projets de vie. Il n’y a donc pas besoin d’être un homme pour s’intéresser à son futur.

Le taux plancher comme exemple de résilience

Pour s’en convaincre, il suffit de se pencher sur la période qui a suivi l’abandon du taux plancher EUR/CHF en 2015 pour le comprendre. En effet, du jour au lendemain, le prix des biens à l’exportation a augmenté de 20 %. La situation étant appelée à durer, les responsables d’entreprises ont immédiatement réagi en mettant en œuvre diverses stratégies pour faire face au changement et poursuivre durablement leur croissance :

  • Fidélisation et acquisition de clients grâce à une qualité constante et une industrie de pointe.
  • Accroissement de l’automatisation pour réduire les coûts de main-d’œuvre, mais aussi les erreurs et les déchets grâce à des coûts d’endettement faibles.
  • Développement et expansion sur de nouveaux marchés géographiques grâce à une capacité d’investissement supérieure en devises étrangères.
  • Développement de nouveaux services associés à des produits industriels offrant des marges plus élevées en fonction des besoins spécifiques des marchés internationaux.
  • Innovation et développement de nouvelles offres à valeur ajoutée.
  • Croissance externe générée par des fusions/acquisitions réalisées grâce aux profits liés aux ventes en devises étrangères.

Voir plus loin grâce au long terme

Globalement, les entreprises suisses ont affirmé leur capacité de résilience et n’ont pas cédé aux sirènes du court terme présentant un danger pour la pérennité de leurs activités. Elles n’ont pas cherché à baisser leur prix pour éviter de réduire leurs marges à moyen terme et donc leur capacité d’investissement. Elles n’ont pas non plus cherché à délocaliser massivement afin de conserver le savoir-faire et la main-d’œuvre qualifiée en Suisse. Elles ont dû toutefois se réinventer, chercher des matières premières moins chères, discuter avec les fournisseurs, négocier les prix et réfléchir à des adaptations dans les coûts salariaux.

Certes les efforts consentis n’ont pu être réalisés par l’ensemble de l’industrie et un certain nombre de sociétés moins bien gérées ont disparu, laissant naturellement la place aux meilleurs performers, aux acteurs plus innovants ou aux leaders du marché.

 

La diversification au cœur de la croissance

L’économie suisse se caractérise par sa diversification, mais aussi par son excellence dans les différents secteurs. Il existe dans le monde très peu d’économies qui peuvent s’appuyer sur des entreprises compétitives dans autant de secteurs différents présentant ainsi un avantage concurrentiel certain.

Alors que dans la plupart des pays du monde, une, deux ou trois grandes entreprises industrielles fortes créent la richesse de la nation, la compétitivité du tissu économique helvétique s’appuie sur des milliers de PME. Très compétitives, elles présentent un terreau particulièrement fertile pour l’investissement.

Forte d’une longue histoire de stabilité et de résilience économiques, la Suisse abrite une gamme diversifiée d’industries qui offrent de nombreuses opportunités aux investisseurs. Avec son système éducatif réputé, son faible taux de corruption, son environnement commercial favorable et compétitif ainsi que sa forte industrie d’exportation, la Suisse est un endroit idéal pour ceux qui cherchent à investir sur le long terme.

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